Information sur l’objet
Titre de l’œuvre :
06. Aiguière
Date :
Vers / circa 1820
Détenteur :
Collection : Archidiocèse de Québec / Archdiocese of Quebec
Artiste :
Laurent Amiot (1764 Québec – 1839 Québec)
FICHE DESCRIPTIVE
Argent
195 (hauteur) x 11 (diamètre avec anse) cm
Poinçon sous la base : L.A
Il est gravé sur la panse : une crosse et E. Q. (pour évêque de Québec)
Une aiguière à ablutions ou aiguière d’évêque est un récipient en forme d’aiguière - c’est-à -dire un vase sur pied munit d’un bec et d’une anse – utilisé pour verser l’eau des ablutions lors des messes pontificales et par les prêtres célébrants lors de cérémonies liturgiques. L’aiguière à ablutions s’accompagne généralement d’un bassin – à ablutions. Elle prend parfois la forme de figure humaine ou d’un animal et se nomme alors aquamanile.
Cette aiguière est réalisée vers 1820 alors que Joseph Octave Plessis (3 mars 1763 - 4 décembre 1825) est évêque en titre à partir de 1806 et archevêque de Québec de 1819 à 1825. Elle est gravée des lettres E. Q. (pour évêque de Québec) ce qui laisse supposer qu’elle a été réalisée pour Joseph Octave Plessis entre 1806 et 1819.
Laurent Amiot naît le 10 août 1764 à Québec. Son frère Jean-Nicolas Amiot l’initie à l’orfèvrerie. À la fin du XVIIIe siècle les importations françaises d’objets religieux sont plus rares. À titre de protégé du Séminaire de Québec il étudie à Paris de 1782 à 1787. Il suit ainsi les traces de François Baillairgé. Ces artisans participent aux efforts de reconstruction d’après-guerre et incarnent la volonté de rester français dans un pays sous allégeance britannique. Malgré ces efforts et sa formation française Laurent Amiot comme plusieurs de ses contemporains n’échappe pas à l’influence britannique.
De retour au Québec il est le principal concurrent de François Ranvoyzé pendant plusieurs années. Maître orfèvre il forme au moins quatre apprentis : Jacques-Richard Filteau Claude-Paul Morin Pierre Lespérance Joseph Babineau et peut-être François Sasseville. Spécialiste de l’orfèvrerie religieuse nombre de ses œuvres se retrouve dans les communautés religieuse et les églises du Canada. Il travaille aussi des ustensiles d’orfèvrerie des théières des pots à lait etc.
Son influence sur l’orfèvrerie québécoise grâce à son savoir qu’il rapporte de France est considérable. Sous son impulsion l’orfèvrerie religieuse du Bas-Canada connaît un renouvellement certain par l’introduction d’une esthétique qui dérive du style Louis XVI. On retrouve ses pièces d’orfèvrerie dans de nombreuses institutions canadiennes entres autres le Musée canadien des civilisations à Hull le Musée des beaux-arts du Canada à la Winnipeg Art Gallery au Musée national des beaux-arts du Québec et aussi au Détroit Institute of Arts (Michigan). À ce jour il est répertorié 465 objets de Laurent Amiot dans la base de données Artefacts Canada ce nombre exclus ceux qui sont toujours en usage dans les églises. Il décède à Québec le 3 juin 1839 et est inhumé dans la chapelle Sainte-Anne de la Basilique-Cathédrale Notre-Dame de Québec. C’est dire l’importance qu’il a dans la communauté québécoise de l’époque.