[1] à Mr Verreau ptre à la Beauce

      24 avril 1772. (Sujet de contestation)

      M.r

      La conduite des habitants de S.t François de la Beauce meriteroit Surement mon

[5] indignation ; il m’en a couté pour l’arrêter et la calmer ; et si je n’avois pas pour M.r

      et M.e Lery autant de consideration et de respect, je vous aurois deffendu d’avoir aucun

      soin de leurs ames, et de recevoir leur dimes ; mais je n’ai pû résister à leurs sollicitations

      d’autant plus qu’ils m’ont assuré que tous les habitants de leur seigneurie n’approuvoient pas

      les idées et les menées de deux ou trois  mutins ( ?), qui ont répandû qu’ils s’addresseroient

[10] à M.r Carleton lorsqu’il seroit arrivé, qu’ils n’étoient pas obligés à la dixme, que vous

      ne la gagniés pas, que c’étoit vous qui ne vouliés pas aller chés eux, que leurs enfants

      ne scavoient pas un mot de catéchisme , et qu’ils  avoient eu peur de vous

      comme du diable  lorsqu’une fois fois vous allates  à S.t  François, et qu’ils s’enfuirent  de

      frayeur dans le bois. Je voudrois bien Scavoir qui Sont ceux qui ont parlé de la sorte ;

[15] je les obligerois à une rétractation publique dans l’église de S.t Joseph, ou bien

      ni Eux, ni leur famille ne recevroient de sacremens de l’église.

      Qu’ils examinent entr’eux s’ils veulent continuer d’être les enfants de l’église

      et de J…ou apostasier ; S’ils veulent apostasier je ne m’embarasserais ni d’eux

      ni de leur salut ; S’ils veulent continuer d’être les enfants de l’église, qu’ils

[20] obéissent donc et qu’ils S’en rapportent à moi ; qu’ils ne brouillent pas et 

      que je n’entende point de murmurs. ils n’auront pas le dessus ;  je ne

      suis pas seulement chargé d’eux ; c’est à moi à pourvoir à tout, et à tout

      arrangner pour la gloire de Dieu et le Salut des fideles  de tout le diocèse : cette poignée

      de gens fait plus de bruit et de menaces que tout le diocèse ensemble, quoiqu’il 

[25] en soit, Je leve en considération uniquement de M.r et M.e Lery La deffense

      que je vous avois fait d’aller chés eux dire la messe ; vous irés seulement une fois par

      mois sur la semaine pour confesser les vieillards, nourrices, et femmes enceintes, et pour 

      instruire les enfants ; mais ils continueront d’être de la paroisse S.t Joseph